Une assemblée de conseil sous tension …

CHAMBLY – C’est devant une salle comble ne pouvant pas accueillir tous les citoyens qui s’y étaient présentés; dans un climat tendu et sous surveillance policière, que s’est tenue hier soir (6 février), l’assemblée ordinaire du conseil municipal à Chambly.

Sur la question du manque de places, une citoyenne, Line Roberge, a demandé pourquoi l’accès à la salle du conseil avait été restreint à une cinquantaine de personnes. Se référant à une demande du Service des incendies, la raison invoquée par le maire suppléant Jean Roy, fut relative à la sécurité.

«Nous avons une réglementation à respecter et le nombre de personnes admises dans la salle du conseil est limité à 63 places assises, incluant les membres siégeant au conseil», a mentionné Jean Roy.

À cette réponse, madame Roberge a renchéri en ajoutant : «voici une bonne raison pour avoir la web diffusion de nos assemblées municipales à Chambly». Ce commentaire a été applaudi par la salle.

Dans la même foulée, Dominique Béland, qui a fait la nomenclature des villes du Québec qui autorisent la diffusion web, a également réitéré son invitation à faire en sorte que la Ville puisse diffuser sur le web les assemblées du conseil pour les rendre accessibles tous.

«C’est plus de 5,200,000 citoyens au Québec qui ont accès à des vidéos des séances de leurs conseils municipaux. Qu’est-ce que la Ville de Chambly attend pour arriver au 21e siècle et se mettre au service des citoyens comme son rôle et ses responsabilités le commandent ?», a-t-elle lancé.

Sur cette question, le conseiller Serge Gélinas est intervenu en mentionnant qu’il n’y avait environ que 10 % des municipalités au Québec qui offraient la web diffusion. M. Gélinas, sur la demande du conseiller Mario Lambert, a été rappelé à l’ordre par le maire suppléant, puisque les débats entre élus et citoyens ne sont pas autorisés lors de la période de questions.

Le citoyen André Bujold s’est présenté au microphone avec une question touchant le point 7.12 à l’ordre du jour et concernant le prolongement de l’Avenue Bourgogne; ce dernier, avec en main un plan illustrant un développement immobilier important proposé dans ce secteur, voulait savoir si une concentration de commerces serait autorisée sur ledit prolongement de l’Avenue Bourgogne.

«Ce projet vise à sécuriser le secteur afin de permettre aux automobilistes de se rendre sur la rue Daigneault sans avoir à passer par le boulevard Périgny. À savoir s’il va y avoir des commerces, je n’ai pas de détails là-dessus», a répondu le maire suppléant Jean Roy.

Odonymes

Sur le dossier des échanges d’odonymes pour les rues Ostiguy et Colborne, la citoyenne Louise Chevrier a demandé si la Ville avait enclenché des démarches ou des actions.

«Une résolution a été adoptée et des documents ont été envoyés à la commission de toponymie du Québec. Une lettre a été envoyée aux résidents de la rue Colborne et Ostiguy pour leur expliquer la situation. Ils recevront un deuxième envoi dans quelques semaines leur expliquant la façon de faire pour les changements d’adresse. Nous allons leur donner l’accompagnement que le conseil municipal nous a demandé», a expliqué le directeur général à la Ville de Chambly Michel Larose.

Madame Chevrier a demandé à la Ville de réfléchir à la question.

«Je vous ai envoyé à tous un texte sur la rue Ostiguy, qui m’a valu une salve de commentaires désobligeants. J’aimerais que vous réfléchissiez surtout à la tristesse que cela a causée à Chambly, que ce changement d’odonyme concernant particulièrement la rue Ostiguy. Une rue, qui je le répète, a 110 ans. J’aimerais que vous réfléchissiez encore, parce que cela sème la zizanie dans la ville. Les dernières semaines ont été riches en événements et je vous demande de reconsidérer votre décision», a-t-elle intimé

Sur le même dossier, le microbrasseur Nicolas Bourgault qui a pignon sur la rue historique Ostiguy, a pris la parole pour s’informer du suivi d’une lettre qu’il avait fait parvenir aux élus. Sa présence à l’assemblée du conseil du 6 février faisait suite à son passage à une soirée regroupant des gens d’affaires dans un restaurant de Chambly à laquelle l’accès lui avait été refusé.

«Nous avions l’intention jeudi dernier d’échanger avec vous sur les grandes orientations dans notre ville. Je suis heureux de constater que ce soir, même avec un papier en mains, je puis être admis physiquement dans cette pièce. La lettre que je vous ai remise concernait le projet de changement de nom de la rue Ostiguy. Je propose que la Ville demeure ouverte sur le dossier aux vues de l’incompréhension, de l’insatisfaction de plusieurs citoyens et de commerçants; de la Société d’Histoire et de nous, personnellement. Je crois fermement que la Ville puisse continuer à garder ses engagements pour honorer la famille Petrozza, sur cet honneur que vous voulez offrir aux bâtisseurs modernes et aux nouveaux immigrants. Mais je pense qu’il y a d’autres façons de le faire en respectant vos engagements et en respectant l’histoire de la rue Ostiguy», a mentionné M. Bourgault.

Un citoyen, M. Daigle, a soulevé la question de l’abolition du comité consultatif de toponymie à Chambly. Une question à laquelle le maire suppléant a répondu que la Ville possédait une liste suffisante de noms pour assurer les développements des rues à venir et qu’elle n’avait plus besoin du comité de toponymie.