Benoît Dubuisson, citoyen du monde

CARIGNAN – Benoît Dubuisson aura mis plus de 40 ans pour se rendre jusqu’au pont… Le 11 mai 2017, il a traversé la rivière pour nous offrir Tectonic, son premier opus musical.

Ce disque, composé avec son Trio Wave Soup, propose une musique issue d’improvisations au Chapman Stick, cet instrument qui fusionne sur une même touche, guitare et basse.

Chronique d’un pèlerinage musical significatif

Le parcours de Benoît Dubuisson est peu banal. Guitariste émérite, au sortir de ses études au collégial, il remporte le Prix d’Expression musicale qui lui pave la voie au Concours de Musique du Canada où il termine premier en guitare classique.

Il choisira les sentiers les moins fréquentés pour bâtir son univers musical. Fils des années 1970, il gratte sa première guitare, influencé du son de la musique rock progressive.

Les années 1980 sont marquées par la diversité des genres. Il explore la musique alternative et expérimentale. Il passe la majeure partie des années 1990 à l’étranger, visitant une cinquantaine de pays.

«Je ne suis pas allé à l’université. Je me rappelle bien cette journée où je n’ai pas signé les papiers. Je me suis dit non. Moi, mon université, je vais la faire en voyageant. Ma musique vient de ce périple qui m’a amené jusqu’en Inde, au Danemark, aux Pays-Bas… J’ai beaucoup joué en voyage. J’ai été le témoin de belles rencontres qui ont façonné le musicien et sa vision. Je me considère comme un citoyen du monde», explique Benoît.

Lorsqu’il revient au pays, il rejoint la formation de chant de gorge Globe-Glotters, puis l’ensemble punk rock-celtique Corrigan Fest, comme mandoliniste, groupes avec lesquels il obtiendra du succès et de bonnes critiques.

L’appel du Stick

Wave Soup, c’est le projet de Benoît Dubuisson. L’album Tectonic qui fera l’objet d’un spectacle-lancement le 11 mai au Medley Simple Malt à Montréal, a entièrement été réalisé dans son studio à Carignan.

Dubuisson signe les compositions et joue de tous les instruments: le stick, la guitare, le synthétiseur. Il refilera les percussions à des tiers.Tectonic est un album 100 % musical qui explore plusieurs styles à travers la maestria du Chapman Stickiste d’office.

«Le Stick est un instrument qui n’est pas facile à apprivoiser. C’est comme si tu te retrouves avec les deux mains sur un piano à la verticale. Tu n’arrives pas à une parfaite maîtrise de cet instrument du jour au lendemain. Ça m’a pris 7 ans pour trouver mon «groove». Au début, mon ego en a pris un coup. Je pensais être capable de le maîtriser en quelques mois. Erreur. Pendant les cinq premiers mois à jouer matin et soir, je suis devenu frustré. J’étais incapable de proposer quelque chose d’intéressant. J’ai rangé le Stick dans son étui. Je ne l’ai pas ressorti pendant un an et demi», raconte Benoît.

Il y reviendra un 1er août… frappé par l’illumination.

«C’était la première fois que j’entendais dans ma tête le lead et la mélodie. J’avais enfin trouvé cet équilibre que je cherchais. Et depuis, je ne suis plus arrêtable !», poursuit Benoît.

Wave Soup c’est quoi ?

C’est un amalgame des genres autour du jazz et du rock. La musique est d’une redoutable efficacité. Le jeu est athlétique certes, mais demeure très accessible. L’ensemble est très mélodique.

«Ce que j’aime le plus sur cet album est que ce que je propose ne ressemble à rien de ce qui se fait. Je ne voulais pas faire une musique trop cérébrale. J’évite une trop grande complexité harmonique. J’aime les belles mélodies qui rejoignent le plus de gens possible. Dans le monde, vous trouverez facilement 50 joueurs de Stick meilleurs que moi. Mais ils ne font pas ce que je fais. Est-ce que mon disque est bon? Ce sera aux autres d’en juger. Moi ma job est faite», lance le stickiste avec conviction.

Avec son projet Wave Soup, Dubuisson caresse de grands projets. Il aimerait jouer partout dans le monde.

«Quand tu n’as pas de nom, la marche peut-être longue. J’ai 47 ans… J’aime mieux être connu du faible pourcentage de gens qui vont acheter mes albums et triper sur ma musique. Wave Soup est le meilleur album que j’ai fait. J’en suis très fier», conclut le musicien.

Pour suivre le parcours de Benoît Dubuisson : www.wavesoup.ca