Chez Marius : Le plaisir de la musique live qui se renouvelle 12 mois par année !

CHAMBLY – C’est un Sylvain-Olivier Gélinas toujours aussi enthousiaste que Le Journal a rencontré pour jaser musique et en particulier de celle offerte sur la scène du resto Chez Marius, devenu un chef de fil à Chambly depuis trois ans.

Nous avions déjà rencontré le Loup dans sa bergerie bien avant le lancement de son concept qui offre aux musiciens qu’ils soient débutants ou avancés, une scène où jouer. Une scène qui fourni tout : instruments, sonorisation, éclairage et le plus important, un public.

Depuis plus de trois ans, Marius a présenté plus de 300 spectacles et fait des milliers d’heureux. Et expérience aidant, Sylvain-Olivier Gélinas assure que l’environnent actuel est le meilleur en ville pour assister à un spectacle musical. Les shows sont tellement populaires que les groupes qui veulent s’y produire doivent réserver 6 mois à l’avance.

«C’est la folie totale et on aime ça. J’ai beaucoup de demandes et comme il y a peu de fous comme moi qui offre tout le package all dressed à Chambly, ça se bouscule au portillon. Dans la première année, les bands venaient jouer de 3 à 4 fois. Là on est connu et tout le monde veut venir jouer ici», explique Sylvain.

Le blues et le «classic rock» tiennent le haut du pavé chez Marius. La scène offre également un tremplin pour la relève qui souhaite tester son matériel. De gros noms s’y pointent régulièrement (dans un anonymat relatif) pour roder leur spectacle et casser leurs nouvelles chansons.

La technologie au service

L’ajout d’équipements à la fine pointe a permis au Marius de s’adapter à toutes les conditions et d’offrir une qualité de son optimale aux musiciens.

«Au début, j’offrais le même son à tout le monde. Aujourd’hui avec la console numérique, je peux m’ajuster à chaque style et aux demandes les plus pointues. Je suis capable d’aller chercher le tone voulu dans mon P.A. Que ce soit pour les effets, la compression, etc. Je peux dire qu’après trois ans derrière la console, je prends mieux en charge les groupes. Des soirs, c’est un gros party qui part du test de son et qui s’étire jusqu’à la fin de la soirée», poursuit Sylvain.

La formule du Marius demeure la même depuis le début. Le client ne paie pas pour voir le show.

En contrepartie, il doit réserver sa place pour manger. Le resto a une capacité de 84 personnes.

«La formule souper-spectacle connaît un vif succès. Nous avons un noyau de fidèles qui revient régulièrement et qui réserve toujours la même table. Nos spectacles durent en moyenne 2 h et certains groupes vont étirer le plaisir jusqu’à 2 h 30, voire à 3 h de musique», poursuit Sylvain.

J’aurais voulu être un artiste

Un autre facteur qui explique le succès du Marius c’est son approche démocratique. Tout le monde peut venir jouer. Le «soupe & jam» du jeudi soir affiche souvent complet et les musiciens qui s’y pointent y font de belles rencontres.

«La majorité des musiciens qui viennent au Marius ont tous un emploi régulier. On y retrouve des ingénieurs, des pharmaciens, des journalistes, des policiers, des retraités. Plusieurs ont du talent à revendre, mais n’ont pas eu la chance de faire carrière dans la musique. Sur la scène du Marius, ils réalisent un peu leur rêve de jeunesse en faisant triper leurs amis et leurs familles. Certains musiciens repartent à la fin de la soirée avec le sourire et la joie dans le cœur. C’est beau à voir», lance Sylvain.

Depuis le printemps, le Marius a ajouté à sa programmation les Shows country les dimanches après midi après la messe, qui cartonnent et qui attirent de nouveaux fidèles…

Un enfant de la balle

Sylvain-Olivier Gélinas est originaire de la Mauricie. Il a trempé dans la musique très jeune. Il a commencé à rassembler les musiciens dès l’âge de 15 ans.

«Mon premier band a été les Silver Beetles, comme le band original. On en a joué en maudit du Beatles. On était même passé dans un journal à l’époque. J’avais 16 ans et on avait le look des Fabs. Après, nous avons évolué au même rythme de la musique qui débarquait avec les années 1970», se souvient Sylvain.

Arrivent les années 1980. Sylvain fonde la formation Paradox avec Sylvain Cossette. Après on le retrouve à la tête de plusieurs autres formations rock dont Arena. L’aventure avec ce groupe, catalogué comm étant le meilleur au Québec durera 5 ans.

«Nous avions tellement d’ouvrage à cette époque que nous avons joué pendant 21 jours consécutifs. On jouait deux soirs à Bordeaux et pendant ce temps, notre van de stocks partait pour la Baie-James et au Festival d’été de Québec», se remémore Sylvain.

Après, il prendra une pose et déménage à Montréal. Nous sommes au début des années 1990. Il commence à s’intéresser à la scène rock de la métropole. Il sera aux Foufounes Électriques le soir où Nirvana y a joué !

Toujours interpellé par tout ce qui peuple l’univers du spectacle, il suivra une formation en technique d’enregistrement, en sonorisation et en management chez Trebas. De fil en aiguille, il devient gérant de bar et commence à organiser des jams.

Il sera à l’origine de ces soirées, au bar Les Retrouvailles, sur Saint-Denis à Montréal, qui accueille des musiciens célèbres dont Dan Bigras, Sass Jordan, Karl Tremblay et Gerry Boulet d’Offenbach.

«J’ai jammé avec Gerry ! Je jouais du drum, Sylvain Cossette était à la basse et Gerry à la guitare. Il avait chanté Chu un rocker et Câline de blues. Quelle soirée ce fut », se rappelle Sylvain.

Chambly un bassin de culture…

Initiateur du retour de la musique live à Chambly, Sylvain est fier du chemin parcouru au Marius. Ils se dit aussi heureux de voir que les autres bars du secteur suivent son chemin.

«Il y a trois ans, il ne se passait plus grand-chose à Chambly mis à part les shows extérieurs l’été. Avec les shows au Marius l’objectif était de raviver la scène musicale à l’année à Chambly. Je pense que j’ai bien réussi. La musique vit des moments difficiles au Québec et on tient le fort en offrant une scène. J’ai effectivement senti que les autres établissements du coin avaient profité de l’effet Marius. Je n’ai rien contre. Ça dynamise le milieu. Pour peu chacun reste dans son créneau. Moi ici, ce sont exclusivement des spectacles de bands de rock classique avec des percussions que je présente. J’applaudis les autres endroits qui offrent une scène aux artistes folks ou jazz en solo ou en formation réduite. C’est le fun et ça permet de diversifier l’offre en région», conclut Sylvain.

Pour connaître le calendrier des prochains spectacles au Marius on vous invite à consulter la page Facebook du resto.

Photo : Courtoisie