Harmonies d’un soir à Chambly avec Around the Beatles !

Pierre-Yves Faucher

CHAMBLY – La dernière offrande des Jeudis chauds de la programmation estivale de La Croisée des chemins s’est avérée grandiose ! Hier soir, la salle comble en a eu plein les oreilles avec le groupe Around the Beatles.

Se voulant un hommage à ce groupe et aux groupes qu’ils ont influencés, c’est avec grand plaisir que nous avons savouré exclusivement hier soir les titres du vaste répertoire beatlesque. Et on ne va pas s’en plaindre, loin de là.

Leurs chansons mélodieuses archiconnues dont on ne se lasse jamais ont fait chanter et danser (sur Twist and Shout entre autres) bon nombre de spectateurs qui je soupçonne, ont établi leur quartier général du divertissement à la Croisée depuis le début du mois d’août. Après les soirées blues, blues rock et folk québécois, la vague britannique des années 60 était à marée haute pour ce dernier Jeudi chaud de l’été.

Bien qu’en 2018 leurs prestations aient été plutôt rares, le spectacle du groupe nous a semblé rodé au quart de tour comme dans une fin de tournée de plusieurs dates. Le Fab Five de Chambly était en grande forme principalement aux voix avec Steve Barry et André Corbeij.

Il se dégageait une aura de respect envers les Beatles qui admiraient les harmonies des Everly Brothers entre autres. Leurs deux voix se complètent à merveille. Mention d’honneur sur ce plan.

Bien servi par une excellente sonorisation, le rendu vocal était impeccable et toute la dimension musicale également. Onil Chamberland à la guitare rythmique, aux solos et occasionnellement aux voix assurait de main de maître la partie « George Harrison » du célèbre quatuor. Certains riffs et petits fills signature souvent très subtils sont toujours attendus de la part des nombreux connaisseurs dans la salle. Et ils étaient tous au rendez-vous. Du beau travail.

Groupe hommage ne veut pas nécessairement dire l’emprunt du look capillaire et des fringues qui ont marqué certains courants de la mode londonienne des années 60. Avec Around the Beatles, pas de fla-flas, pas d’accessoires superflus, c’est tout pour la musique.

Bien sûr, les sonorités de l’époque ont été soutenues par quelques instruments « vintage » comme la guitare Rickenbacker lennonesque entre les doigts agiles d’André Corbeij et la célèbre basse violon Hofner dont se sert encore Paul McCartney en spectacle. Daniel Saint-Pierre ne s’en prive pas. Le département des basses fréquences était bien servi par celui qu’on pourrait assurément appeler le bassiste en résidence de la Croisée, lui qui a participé à trois des quatre spectacles des Jeudis chauds (Crossroads Blues Band et Pour un instant XL).

Je l’aurais bien vu remplacer Greg Morency la semaine dernière avec le Paul DesLauriers Band si ce dernier avait eu un malaise de dernière minute ! Daniel aurait bouclé la boucle de ce mois d’août bien occupé pour lui.

Et que dire de Serge Lapointe, l’homme aux baguettes magiques, qui sait aussi bien marteler que caresser les peaux de sa batterie pour bien servir aussi bien les différentes ambiances douces (If I Fell, I’ll Be Back) que rockeuses (Get Back, Sgt Pepper, Come Together). La direction musicale et la section rythmique ne pouvaient pas être mieux servies.

Le groupe nous a laissés avec While my guitar gently weeps et sa finale surprenante à la Led Zeppelin, (beau flash messieurs), et sur l’air rassembleur d’Hey Jude.  A splendid time has been guaranteed for all !

Photographies: Gracieuseté : Pierre-Yves Faucher ©