La caserne de l’infanterie britannique à Chambly !

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La caserne en pierre érigée vers 1815 est aujourd’hui disparue. Seule subsiste la partie ouest, transformée en résidence privée, la Maison Ducharme, donnant adresse au 10, rue De Richelieu.

Ce long édifice, dont l’histoire mérite d’être complétée, a servi à des fins industrielles à des époques diverses. Parmi les occupants, on sait qu’un embouteilleur de bière, le brasseur Lamoureux & Frères, a utilisé des locaux dans ce bâtiment vers 1890. L’édifice en pierre, de 199 pieds de longueur sur 36 de largeur, avait appartenu auparavant à un manufacturier de chapeauxAuguste Toplady Collyer, manufacturier de chapeaux, achète de la British Ordnance, le lot no 39, partie du no 1 du plan cadastral de Chambly-Canton, soit 38 410 pieds en superficie, borné devant à une rue publique, derrière aux rapides Richelieu; borné d’un coté au terrain no 38 et d’autre coté au lot no 40 avec two stone buildings thereon erected.  Il avait acheté le terrain et l’édifice le 14 juin 1876 pour la somme de 2 300 $.

Auguste T. Collyer revend ensuite à Richard W. Cowan, marchand de Montréal, le lot 39 (subdivision du no 1) avec one stone building, pour 2 602 $. Cette vente faite le 23 août 1878 est cependant annulée le 12 décembre 1878. Richard William Cowan, marchand de Montréal, remet à Augustus Toplady Collyer, manufacturier de Hamilton, Ontario, un terrain au Canton (no 39), of the Ordnance, selon le plan de Joseph Rielle fait le 23 septembre 1875, partie du no 1, aussi connu comme le 35-1, ayant 38 410 pieds en superficie, borné en front à une rue; en arrière à la rivière Richelieu, d’un côté au no 36-1; d’autre côté au no 34-1, with a stone building, formerly the Infantry barrack and other buildings erected on.

Le vendeur l’avait acquis de John Fairbairn, qui l’avait eu par vente publique pour la somme de 1 840 $. Cet édifice  a donc été l’objet de spéculations.

En 1908, en réponse à une question du député Leonard demandant quelle est la superficie du terrain connu généralement sous le nom de Commune de Chambly et quel usage le gouvernement fait-il de ce terrain, le ministre de l’Intérieur, Frank Oliver, répondra : 8 acres 75 et il est concédé à bail à Samuel Thomas Willett pour dix ans, sauf le département des Chemins de fer et des Canaux qui en emploie et occupe une partie pour des feux d’alignement. (Débats de la Chambre des Communes, session 1907-1908, Vol III, 26 mars 1908, page 5904).

Lors de la guerre de 1914-1918, on aurait fabriqué des équipements et de munitions de guerre dans cette caserne de soldats. Les références pour ces transactions se trouvent dans les greffes des notaires de Chambly, Charles-Gédéon Scheffer, 7 septembre 1875; 9 novembre 1877. J. T. Amédée Robert, 23 août 1878; 12 mai 1879; 30 juillet 1883.

Les photographies proviennent des archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly.