LAÏCITÉ OU XÉNOPHOBIE ?

OPINION – Il paraît qu’environ 50% des habitants de la planète sont de religion musulmane; est-ce que le quart des femmes de la planète porte le hijab ? Le port de signe religieux, au Québec, quel qu’il soit, est un souvent un choix personnel et en quoi un choix personnel devrait primer sur un choix collectif ?

La majorité de la population québécoise s’entend pour dire que les personnes qui occupent un poste d’autorité ne devraient pas porter de signe religieux… la neutralité religieuse est de mise dans ces postes. Bien sûr que ceux et celles qui portent ces signes ont sûrement les compétences pour occuper ces postes, mais elles ont un choix à faire et elles doivent assumer leur choix.

Quand le premier ministre met au défi les chefs des oppositions d’aller dire à cette jeune fille qu’elle ne pourra pas réaliser son rêve de devenir policière, car elle fait le choix de porter son hijab, tout cela dans le but de démontrer que son gouvernement est inclusif et que la méchante opposition est xénophobe, alors moi je mets au défi le premier ministre d’aller dire à des parents d’enfants lourdement handicapés, en les regardant droit dans les yeux, qu’ils doivent mettre leur carrière de côté (carrière à laquelle ils avaient rêvé) parce que son gouvernement ne les soutient pas assez financièrement pour qu’ils puissent aller chercher de l’aide! Ce gouvernement se dit inclusif… oui, inclusif à ceux qui votent pour lui!

J’en ai ras le bol d’entendre le premier ministre Couillard traiter les Québécois de xénophobes et/ou de racistes, chaque fois que le port de signes religieux revient dans l’actualité! Ce gouvernement applique la politique de la division.

La nation québécoise a quand même quelques années d’existence… À travers son histoire, elle s’est bâti une culture, des valeurs, un mode de vie qui font des Québécois une société distincte.

Pour survivre à travers leur histoire, les Québécois ont développé une société d’entraide, ce qui fait qu’aujourd’hui, les droits collectifs priment sur les droits individuels. C’est ce qui fait du Québec un des meilleurs endroits pour y vivre; pas parfait, mais quand même pas pire!

Les Québécois ont fait le choix de sortir la religion des institutions, car on ne se cachera pas que ce n’est sûrement pas la religion qui a fait avancer la cause des femmes et que malheureusement, à travers le monde, la religion est souvent un prétexte pour faire la guerre.

J’aimerais bien comprendre en quoi c’est mal de vouloir partager les valeurs québécoises aux nouveaux arrivants et de vouloir qu’ils s’intègrent à leur société d’accueil ? Ce gouvernement demande plutôt que ce soit nous qui nous intégrions aux nouveaux arrivants.

En 2015, le plus haut tribunal du pays avait proscrit la prière au nom de la neutralité religieuse dans les institutions publiques à la suite d’une plainte visant l’administration Jean Tremblay à Saguenay. Le maire de Louiseville compte bien ramener la prière et le crucifix à l’Hôtel de Ville si la jeune femme policière obtient le droit de porter son hijab. On peut facilement comprendre sa réaction; «ce qui est bon pour minou devrait être bon pour pitou!»

J’adore la chanson «Le mémoire» de Loco Locass, car elle résume bien la situation, voici quelques paroles : «Si on s’est débarrassés des satanées soutanes en 1960. C’est pas pour que les bondieuseries rentrent par en arrière dans la bergerie; franchement est-ce qu’on est fiers d’être francos, ou si on est 6 millions de fac-similés, de fucking frogs assimilés ? Mais si on reste assis, pendant qu’on se liquéfie, pourquoi ceux qui viennent ici nous diraient : s’il vous plaît, merci ?» Je vous invite à écouter cette fabuleuse chanson.

Selon moi, le problème débute à l’accueil des nouveaux arrivants. Les gouvernements ne font pas grand-chose pour faciliter leurs intégrations : manque de cours de français, manque de formation pour leur permettre de mieux connaître le mode vie, les valeurs, les coutumes, etc., des Québécois.

Si ces nouveaux arrivants avaient une meilleure connaissance de qui nous sommes, on réglerait une grosse partie du problème! Si on les obligeait aussi à s’installer en région, on faciliterait aussi l’intégration. En ce qui concerne les accommodements ce n’est pas qui fait une demande le problème, c’est le gouvernement Libéral qui est incapable de dire non à ces «accommodements raisonnables».

Dans le Devoir du 14 avril, Robert Dutrisac écrit : «À l’automne dernier, Martin Coîteux, ministre de la Sécurité publique a fait adopter le projet de loi 133 pour interdire le port des pantalons bariolés en guise de moyens de pression, ce qui réitère l’importance de l’uniforme et de son intégrité afin de maintenir la confiance de la population envers les policiers.»

Cherchez la logique du gouvernement : les policiers ne peuvent collectivement modifier leur uniforme dans le but de revendiquer de meilleures conditions de travail, mais quelques individus auraient ce droit en lien avec un choix religieux !!!

Il est à parier que le gouvernement en place va continuer de traiter tous ceux qui font primer le droit collectif avant le droit individuel de xénophobes et d’intolérants, car ce n’est pas sa base électorale. La réélection d’un gouvernement passerait-t-elle avant le bien-être du peuple ?

Marie-Hélène Gagnon

Saint-Césaire