L’année de la rédemption pour Jo Vallée !

 André Corbeij

RICHELIEU – De passage dans la région pour aller rendre une visite à son garagiste préféré, l’auteur de ces lignes en a profité pour aller piquer une petite jasette à Jo Vallée. Le combattant MMA qui a grandi à Chambly, habite maintenant à Verdun.

Notre dernière entrevue avec Jo Vallée remonte à 2014. Il venait d’obtenir ses gallons pour aller se battre chez les professionnels en combat d’arts martiaux mixtes.

Le gladiateur de 34 ans était d’un calme olympien lors de notre discussion au restaurant Bouchard, à Richelieu. Une grande maturité l’habitait, après une année 2017 difficile.

«Je n’ai pas été chanceux dans mes combats. Quand tu te retrouves dans l’octogone, une erreur d’inattention peut te coûter cher», philosophe Vallée. Rappelons qu’en janvier 2017, Vallée, qui avait une fiche de 5 victoires, 0 défaite affronte l’aspirant no 1 (Strahinja Gravilovic). Le Serbe avait passé le K.O. à Vallée à 59 secondes du début du combat.

«Il avait continué à me frapper et avait été disqualifié. J’avais été déclaré vainqueur. Mais ça n’avait pas laissé une bonne impression et ça s’est mis à moins bien aller au sein de mon équipe qui s’est progressivement dissoute. Mon année 2017 ne s’est pas déroulée comme prévu. Pourtant tous mes camps d’entraînement avaient été parfaits», raconte Vallée, qui dit s’être fait prendre au jeu de Gravilovic.

«Je me suis trop laissé envahir par les médias sociaux. Gravilovic en mène large sur Facebook et Instagram. Il aime jouer au jeu de la provocation et insulter ses adversaires. Il m’avait joué dans la tête et ça m’avait déconcentré pour mon plan de match», explique Vallée, qui dit en avoir retiré une bonne leçon.

Toujours en 2017, en juin, Vallée affrontera Marc-André Barriault, mais perdra par arrêt de combat.

«Le premier round avait été partagé. Puis, après un coup que j’ai reçu à la tête, l’arbitre arrête le combat. Je n’étais pas dans les vapes, mais, la semaine avant, un gars avait eu une commotion cérébrale et les arbitres marchaient sur les œufs. Ce fut une défaite certes, mais je n’ai pas été au tapis», explique Vallée.

Alors no 2 au Canada et premier au Québec chez les 185 livres, ses deux combats en 2017 le relégueront au 9e rang au Canada et 5e au Québec. Il sera affecté par des commanditaires qui quittent le bateau, mais demeurera concentré et poursuivra son entraînement avec assiduité. «2018 est mon année de rédemption. Je souhaite revenir en force», expliquera-t-il.

Combat reporté

C’est le 16 mars prochain à la Place Bell à Laval, que le Verdunois remontera dans l’octogone. Il devait affronter le 23 février en combat revanche Strahinja Gavrilovic, mais ce dernier, avisé d’une violation à la politique antidopage de la RACJ suite à son combat du 8 décembre dernier, a été suspendu indéfiniment jusqu’à son audience devant les régisseurs de la commission athlétique prévue le 9 février.

«Nous sommes en attente d’une proposition. Il y a un nom sur la table, mais nous devons attendre l’annonce officielle avant d’en parler», lance Vallée pour qui, la victoire demeure l’objectif ultime.

«C’est une nouvelle année qui commence et je vais saisir ma chance pour revenir au-devant de la scène. Ma fiche est de 6-2. Si j’ai appris une chose en 2017, c’est que le succès demeure fragile. Il ne faut rien tenir pour acquis. J’ai commencé à prendre mes distances du «bashing» des médias sociaux; à mettre de côté ce que les autres pensent de moi. Un sage a déjà dit que les vrais champions étaient ceux qui se relevaient après une chute. C’est mon but pour 2018. Je sais ce que je vaux. Je travaille avec les meilleures de la UFC, George St-Pierre, Patrick Côté. Ça me prend une bonne victoire le 16 mars pour me prouver à moi-même que 2017 était une erreur de parcours», conclut Vallée.

Photographie : André Corbeij©/Journal le Montérégien