Le chant national canadien-français, “O Canada”, aura bientôt 140 ans !

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – “Enfin, nous avons un véritable chant national canadien-français. Le comité de musique de la Société Saint-Jean-Baptiste a eu l’heureuse pensée de demander à M. Lavallée, de composer un air, qui chanté et exécuté pour la première fois le 24 juin prochain (1880), par des milliers de voix et des centaines d’instruments, se populariserait facilement dans tout le pays et rappellerait dans l’avenir le plus éloigné le souvenir de la grande fête. L’Honorable M. Routhier a écrit les paroles du chant national et l’on dit un bien égal de l’oeuvre du compositeur et de celle du poète”.  Le Sorelois, vendredi, 23 avril 1880, page 2.

Selon la commande de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1880, le chant national dit “canadien-français” se voulait-il un hymne “québécois” ? Un air adressé aux francophones du Canada ? Un chant patriotique “coast to coast” inclusif et multiculturel ? Alors que le “God Save the Queen” et l’Union Jack triomphaient au-delà de l’Outaouais ?

Adolphe-Basile Routhier (1839-1920).

Il reste que Calixa Lavallé (1842-1891), né à Verchères, musicien, compositeur, chef d’orchestre, et l’avocat juge Adolphe-Basile Routhier (1839-1920), auteur, chroniqueur, inhumé à Saint-Irénée, demeurent les auteurs de ce chant, plus souvent entonné à “La Soirée du hockey” que dans les écoles publiques. Dans ma jeunesse, au pensionnat des années 50, lors de la séance du “Salut au Drapeau”, nous entonnions militairement ce refrain. Mais c’était dans une ère antique.

Ce n’est qu’en 1980, cent ans plus tard que le Canada adopta “a mari usque ad mare” cet air, en altérant cependant les mots.

Illustrations: Calixa (Calixte) Paquet dit Lavallée  dans L’Opinion Publique, vol 4, no 11, 13 mars 1873. Adolphe-Basile Routhier dans Wikipédia.