Michel Héroux nous présente NOW !

André Corbeij

SAINT-LAMBERT – La dernière fois que nous avons croisé Michel Héroux, ça remonte au milieu des années 1990. Nous étions dans un studio d’enregistrement à Saint-Denis-sur-Richelieu pour le voir à l’œuvre avec son groupe de l’époque, Bacchus. Puis, silence ce radio jusqu’au Noël de cette année, où je reçois par la poste un «enregistrement physique» de NOW son plus récent opus. Il n’en fallait pas plus pour aller prendre des nouvelles du guitariste qui aura pas mal roulé sa bosse sur la scène montréalaise au cours des 25 dernières années.

L’album NOW qui sera lancé officiellement un peu plus tard cette année est déjà disponible sur plate forme numérique et via le site web du musicien . Le CD de 12 pièces instrumentales qui obtient déjà d’excellents «feed back», aligne une belle sélection de pièces d’inspirations rock et jazz fusion. Les amateurs de prog seront bien servis avec quelques envolées lyriques bien ficelées, parsemées ici et là de plages plus douces, exécutées uniquement à la guitare acoustique, révélant l’immense talent de Michel Héroux et confirmant les nombreux prix d’interprétations qu’il a remporté au fil des ans. Même la prestigieuse revue Guitar Player a salué la qualité exceptionnelle de son jeu sur ses improvisations à saveur jazz fusion.

Réécouter ses vieux vinyles

Parfois, derrière la création d’un album, se cache un élément déclencheur. Pour Michel Héroux, ce sera la redécouverte de ses vieux vinyles. « Après quelques disques dédiés au jazz, j’ai réécouté mes vieux disques de rock et j’ai trippé ben raide ! Ça m’a donné un petit boost pour effectuer un retour aux sources », explique Michel.

NOW a été enregistré façon «old school» avec son trio qui aligne également le bassiste Vincent Yelle et le batteur Francis Fillion. Le groupe a joué «live» en studio de manière à préserver le côté plus «humain» à l’enregistrement. « De nos jours, les disques qui sont produits sont trop parfaits. Tout est réarrangé en studio. On corrige toutes les erreurs avec la souris. Je trouve quelque part que ça aseptise le produit. Moi j’aime une musique qui est vivante, même avec ses petits défauts. Led Zeppelin et Genesis n’étaient pas toujours sur la coche sur disque. C’est ce qui me donne la chair de poule. C’est comme en peinture. Ce qui me touche dans une toile de Van Gogh, ce sont les coups de pinceau croches», lance Michel.

Une pochette concept

La pochette du disque NOW nous montre une ville, avec ses buildings en ruine dans un univers post-apocalyptique avec à l’avant-plan, une sculpture inuit portant une guitare en bandoulière. « À mesure que l’album prenait forme, certaines images ressortaient de la musique. Je voulais pour cet album ajouter des intros réalisées avec des sonorités différentes. L’ajout du vent me faisait penser aux grands espaces, aux grands froids du Nord. En «googlant» pour trouver des images, je suis tombé sur un inukshuk. Je trouvais ça cool cette sculpture de pierre qui symbolise pour moi le rock »,  explique Michel, dont le concept de l’album se veut également un plaidoyer pour l’environnement. La pièce Yama contient des bribes de discours historiques de J.F.K. et Obama.

Depuis vingt-cinq ans donc, Michel Héroux roule sa bosse dans le merveilleux monde de la musique comme musicien de studio, enseignant, réalisateur, accompagnateur pour d’autres artistes. Il compte à son actif une vingtaine de collaborations à l’enregistrement de disque et presque autant de projets liés au monde des «jingles», la radio, de la télévision et du cinéma.  En 2002, il  a notamment été lauréat du Concours national de Chanson Primée, du festival de la Chanson de Granby, pour la musique de la chanson Le Château, une de ses chansons originales.

Il peaufine actuellement un spectacle inspiré de NOW qu’il compte présenter sur scène à compter de l’été.

Pour suivre Michel Héroux :

www.michelheroux.net

Pour entendre Michel, c’est par ici :