Des nouvelles de Marc-André Moreau de Pyeongchang !

PYEONGCHANG – Des nouvelles aujourd’hui de Marc-André Moreau avec qui nous avons eu le privilège de nous entretenir, au lendemain des belles performances des bosseurs canadiens aux J.O. de Pyeongchang.

Le Chamblyen, qui est directeur de programme en ski acrobatique pour le Canada, était on ne peut plus satisfait de la tenue de ses poulains. À Sotchi, il était dans les bottes des skieurs en haut de la piste pour les conseiller.

«Cette fois, j’ai travaillé en bas de la piste. Je communiquais avec les entraîneurs pour leur donner un aperçu général de la compétition; sur la façon dont les juges récompensaient les «runs». En plus, j’ai filmé les descentes. Ç’a permis aux entraîneurs en haut de la piste d’apporter des ajustements», mentionne Marc-André.

Marc-André Moreau. (Photo: André Corbeij)

Le médaillé d’or Mikaël Kingsbury a livré à Pyeongchang toute une performance, qui a laissé loin derrière lui ses plus proches poursuivants.

«Mikaël n’avait pas besoin de faire la plus grande course de sa vie pour gagner. Nous avons usé de stratégie. Il faisait un froid sibérien et il ventait fort. La piste était très difficile et parsemée de pièges. Plusieurs s’y sont cassé le nez. Pas Mikaël. Il a bien géré le parcours et skié intelligemment pour filer avec la médaille d’or au cou. Les Olympiques c’est toujours plus difficile, notamment avec le design du parcours et toute cette pression à gérer. Chapeau aux athlètes et aux entraîneurs», poursuit M. Moreau.

Kingsbury était attendu sur la plus haute du podium. Toute une pression à mettre sur les épaules d’un jeune.

«Mikaël est très fort entre les deux oreilles. Il est bien conseillé. Son psychologue a été très brillant pour le préparer. Il l’a mis dans l’adversité pour aller chercher le meilleur de lui. Les descentes de Mikaël n’ont pas toutes été faciles. Il a dû puiser au fond de lui-même pour accroître sa confiance. Avant chaque descente, il nous disait que ce serait encore mieux et il s’est exécuté. Mikaël en a gagné des courses. C’est lui qui en a gagné le plus. Il sait comment gérer la pression. Sa victoire est aussi un travail d’équipe. Tout le monde a suivi le plan de match», explique Moreau.

La relève est assurée en bosses

Le cycle Kingsbury/Robichaud/Dufour-Lapointe et cie, cédera bientôt la place à la relève. Un autre quatre ans pour certains et après, ce sera leur chant du cygne.

«Notre objectif a été atteint à Pyeongchang en bosses. Nous visions des médailles autant pour les garçons que chez les filles. Nous voulions aussi amener quatre autres bosseurs des deux sexes dans le top 6. C’est mission accomplie. Une nouvelle recrue, Andi Naude, de la Colombie-Britannique nous a vraiment impressionnés avec son saut périlleux arrière avec une vrille. Elle représente l’avenir de la discipline et elle a déjà amener le sport à un autre niveau chez les femmes», poursuit Marc-André, qui sera encore à l’oeuvre à Pyeongchang jusqu’au 26 février, car il reste encore plusieurs épreuves à superviser en ski acrobatique, notamment le saut.

Immédiatement après les Jeux, l’équipe s’envolera pour le Japon pour participer à une manche de la Coupe du monde. Les athlètes seront de retour au pays au mois de mars.

«Je conserverai de beaux souvenirs de Pyeongchang. Quand j’ai pris le contrat il y a quatre ans pour diriger l’équipe, je ne pensais pas que ce serait autant de travail. Comme entraîneur, un rôle que j’ai joué, tu as une incidence directe sur la performance de l’athlète dans la seconde où il va s’élancer sur la piste. Comme directeur, tu proposes et ce sont les entraîneurs qui disposent. C’est plus stressant comme position. Il faut que tu fasses confiance au plan que tu as élaboré depuis quatre ans… jusqu’au moment de vérité. J’ai adoré mon expérience avec les bosseurs et tout le staff qui gravite autour. Je suis très fier des résultats obtenus. Nous avons pu compter sur des gens d’expérience et de grande valeur», conclut Marc-André.

Sur la photo du haut: La délégation canadienne de ski acrobatique à Pyeongchang.

Photo : gracieuseté Steve Omischl