Perte de services au CLSC du Richelieu : des organismes communautaires unissent leurs voix au concert de dénonciations !

CHAMBLY– Après les élus locaux, de nombreux citoyens et de candidats des différents partis politiques de l’opposition au gouvernement en place, c’est au tour des organismes communautaires de la région d’ajouter leur voix au concert de dénonciations, provoqué par la fermeture des portes du CLSC du Richelieu aux patients n’y ayant pas préalablement un médecin de famille.

Accompagnés du député de Chambly Jean-François Roberge, de nombreux groupes œuvrant auprès des aînés et des jeunes familles de la région ont pris la parole ce matin pour inviter Gaétan Barrette à sortir de son immobilisme.

Plus de 70 personnes se sont réunies à la FADOQ de Chambly, à l’invitation du député de Chambly. Les responsables de plusieurs organismes communautaires de la région de Chambly ont dénoncé, tour à tour, la perte de services au CLSC du Richelieu depuis le 18 juin dernier.

Yves Ménard, de l’Association québécoise de défense des droits des retraités Monts-et-Rivières, a fortement déploré cette décision. «Nos aînés n’ont pas tous 40-50 ans. […] Juste en Montérégie, on est 261 000 aînés de 65 ans et plus.  Au gouvernement, tous les ponts avec les associations d’aînés ont été coupés. Ils ont été remplacés par des fonctionnaires […] Ça donne des décisions comme celle-là. J’espère que cette situation va être corrigée», a mentionné ce dernier.

Ginette Grenier, du Centre d’Écoute Montérégie a expliqué que «les personnes qui nous téléphonent, ce sont des aînés qui sont seuls, en crise, qui n’ont pas nécessairement les moyens de se déplacer. Notre travail, c’est de les référer, souvent au CLSC du Richelieu. Mais qui va les servir maintenant ? Nos aînés ont besoin d’aide, de services».

«Pourquoi tout d’un coup on va couper un service et l’amener à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui n’est même plus sur notre territoire, et où il n’y a plus de transport pour les familles? Ça c’est inacceptable!» de dénoncer Guylaine Lapolice, directrice du Carrefour familial du Richelieu.

Sylvie Blanchard, nouvelle directrice générale de l’Entraide Plus, sera elle-même touchée par la décision du CLSC. «Je suis une aînée orpheline, et ma maman aussi. Pour moi, ça devient excessivement difficile et pour ma mère, se déplacer, ça devient très difficile aussi. À l’Entraide plus, nos aînés, le mot qui revient le plus est indignation. Cette décision, c’est tellement un manque de respect».

Josée Daigle, du Centre de Femmes Ainsi-soit-elle, «a appris cette nouvelle avec beaucoup de colère […]. La situation est grave. Ça fait longtemps que le communautaire dénonce les coupures, notamment dans le réseau de la Santé. […] Il serait peut-être temps, en tant que société, de se demander où on s’en va avec ça».

Pour Johanne Audet, directrice du Centre d’action bénévole la Seigneurie-de-Monnoir, «avec la nouvelle réorganisation, même les patients qui ont un médecin au CLSC, il va falloir qu’ils le sachent et appellent la veille pour avoir un rendez-vous. C’est absurde et impensable».

Pour Julie Genest, de la maison Simonne Monet-Chartrand, «Un CLSC, ça le dit, c’est un centre local de services communautaires. Quand les femmes que nous hébergeons arrivent, elles sont souvent en mauvais état, surtout si elles fuient une situation de violence. Le CSLC est une ressource sur laquelle on doit compter pour référer nos mères, nos tantes. Perdre ça, pour nous, ça signifie devenir un service moins complet».

Véronique Côté, directrice de l’Entraide maternelle du Richelieu, a expliqué que «jusqu’à récemment, nos bénévoles soutenaient 2-3 infirmières du CLSC deux fois par semaine qui recevaient des mamans pour des problématiques d’allaitement entre autres. Depuis 2-3 semaines, ces bénévoles soutiennent une infirmière, une fois par semaine. C’est drôlement pas assez quand on sait que notre organisme développe de plus en plus de services sur le territoire pour pallier à des manques».

Reprenant la parole, le député Roberge a réfuté totalement l’argumentaire avancé par l’entourage du ministre, qui laisse entendre que c’est la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) qui est à blâmer pour la situation. «Dire que le ministre est impuissant dans pareille situation, alors qu’il a lui-même donné le pouvoir à la FMOQ d’agir de la sorte, c’est se moquer des citoyens. Ultimement, la personne responsable et imputable de l’état du réseau de Santé au Québec, c’est le ministre Gaétan Barrette».

Après avoir multiplié les démarches auprès du ministre de la Santé, Jean-François Roberge appelle désormais Gaétan Barrette à sortir de son immobilisme et à rétablir sans attendre les services perdus au CLSC du Richelieu.

«Depuis des semaines, le ministre m’assure travailler sur le dossier. Il est maintenant temps de passer des paroles à l’action. Nos concitoyens ont besoin de services de proximité aujourd’hui, pas dans six mois. Je me battrai jusqu’à la dernière minute de mon mandat de député pour rétablir les services du CLSC du Richelieu. Et si le gouvernement libéral ne le fait pas d’ici le 1er octobre, un gouvernement de ma formation politique, lui, le fera», de conclure le député.