Perte des services au CLSC du Richelieu : Front commun des élus locaux pour le maintien du sans rendez-vous !

RICHELIEU – Après la sortie médiatique du candidat du Parti Québécois dans Chambly Christian Picard, qui déconçait le 28 mai les coupes dans les services du CLSC du Richelieu et qui lançait dans la foulée la campagne «Non à la délocalisation des services du CLSC du Richelieu», le député de Chambly Jean-François Roberge y allait d’une nouvelle charge ce matin sur la décision prise par le CISSS Montérégie-Centre de fermer les portes du CLSC du Richelieu aux citoyens n’ayant  pas de médecin de famille dans l’établissement.

Entouré d’élus de la région, le député Roberge demande l’intervention du ministre de la Santé pour mettre un frein au projet.

«Alors que le CISSS Montérégie-Centre prétend que cette décision n’affectera qu’environ un patient par jour, on nous confirme plutôt que c’est près de 25 personnes par jour qui pouvaient avoir accès à rendez-vous, même sans avoir un médecin de famille dans l’établissement» a révélé le député de Chambly.

«Cela aura un impact énorme pour nos citoyens, et surtout les plus vulnérables. On veut nous envoyer à Saint-Jean, où va-t-on nous envoyer après, à Montréal?» a pour sa part déploré sa collègue d’Iberville Claire Samson.

Les élus municipaux ont également très mal digéré cette annonce, faite dans la plus grande discrétion.

Le maire de Richelieu Jacques Ladouceur a dénoncé «une décision inacceptable. Nous avons trois résidences de personnes âgées ici à Richelieu et aucun hôpital. On ne peut pas couper dans ces services de proximité. Qu’est-ce qu’on va couper après, les prises de sang? Où s’en va-t-on avec ça?»

Le maire de Chambly Denis Lavoie a déploré «une décision difficile à comprendre. Les CLSC ont une raison primaire, c’est leur raison d’être de donner un service de proximité. Ça le dit même dans leur nom! On va compliquer l’accessibilité au système qui déjà, est compliqué. Cette décision va toucher des gens à mobilité réduite, des gens vulnérables.»

La mairesse de Saint-Mathias-sur-Richelieu Jocelyne Deswarte a rappelé quant à elle l’importance de «penser en fonction de nos personnes âgées», ce qui ne semble pas avoir été fait dans le présent cas.

Le maire de Saint-Césaire Guy Benjamin a lui aussi regretté cette décision, qui nuira certainement à la population de Saint-Césaire.

Pour la mairesse de Marieville Caroline Gagnon, elle-même jeune mère de famille, «c’est impensable d’aller faire la ligne à 25-30 minutes d’ici.»

Le maire de Rougemont Michel Arsenault regrette «une décision improvisée, un manque de stratégie, de communication. On ne devrait pas agir comme ça dans notre système de santé.»

Les responsables de la clinique médicale de Marieville, présents lors du point de presse, ont eux aussi dénoncé cette décision. «C’est certain qu’en n’offrant plus ce service, on ne répond pas à la demande des clients. Le sans rendez-vous au CLSC du Richelieu nous permettait à la Clinique d’offrir des services supplémentaires. C’est un service qui devrait être offert par toutes les institutions de Santé de la région», d’affirmer Daniel Choquette.

L’intervention du ministre de la Santé demandée

Ne pouvant se résoudre à cette perte d’accès aux soins de santé pour leurs citoyens, le député de Chambly Jean-François Roberge et la députée d’Iberville Claire Samson ont révélé avoir exposé la situation directement au ministre de la Santé Gaétan Barrette et demandé son intervention pour stopper cette réorganisation. «Nous avons eu de nombreux échanges avec le ministre de la Santé Gaétan Barrette la semaine dernière. Celui-ci se penche actuellement sur la question, et nous attendons une réponse de sa part incessamment. Il a même mon téléphone personnel. La balle est dans son camp», d’expliquer M. Roberge. Les deux députés ont bon espoir que la décision du CISSS Montérégie-Centre sera infirmée.

Sur la photo du haut : Rassemblés devant le CLSC du Richelieu ce matin, les maires et mairesses de Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Chambly, Saint-Césaire, Rougemont et Marieville ainsi que les députés de Chambly et d’Iberville ont tour à tour dénoncé la décision du CISSS Montérégie-Centre de fermer les portes du CLSC du Richelieu aux citoyens qui n’ont pas déjà un médecin de famille dans l’établissement. (Photographie: Gracieuseté)