Quelques présences amérindiennes dans notre histoire !

 Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Il y a eu dans notre région des traces historiques laissées par les premières nations. On trouvera, dans les registres des paroisses, un bon nombre de baptêmes, quelquefois des sépultures, rarement des mariages.

Nous relevons ici trois témoignages de la présence amérindienne: Le testament d’une Indienne abénakise, dans des circonstances troubles. Une sépulture et une découverte archéologique

«À Saint-Mathias, Marie-Élène Ktiajan, sauvage de Saint-François, district de Trois-Rivières, épouse de Pierre Kegia, a déposé ses volontés et expliqué aux témoins en langue française et anglaise qu’elle lègue tout à son époux. Son exécuteur testamentaire est Louis Quille sauvage, son ami. Fait à Saint-Mathias à sept heures du matin, dans un hangar où elle se trouve depuis quelques jours, appartenant à François Vigeant. Ceci en présence d’Antoine Foisy et de Jean Vigeant, témoins.»(Notaire Paul Bertrand, 27 août 1833).

Quel est le besoin de rédiger un testament ? Pourquoi faire venir un notaire et des témoins ? Est-ce que François Vigeant, qui l’héberge dans un hangar, craint des représailles ?

«À Saint-Mathias, le curé “assiste” à une sépulture, sans présider aux obsèques: A été enterré en ma présence dans le cimetière, Joachim Bernard, sauvage âgé de quarante ans, noyés par accident le 10 et trouvés hier sur le rivage flottant, sans aucune marque de blessure. En présence de François Lagrave, Joachim Basile et Augustin Lasare, sauvages.» (Registre de Saint-Mathias, 15 septembre 1828).

«À Richelieu, des personnes employées aux travaux d’excavation, près des usines de la compagnie manufacturière (la centrale hydroélectrique) ont retiré à quelques pieds de profondeur trois grands squelettes que l’on dit être les charpentes osseuses de trois sauvages de la tribu des Hurons, qui habitaient autrefois les bords du Richelieu et de la petite rivière qui porte encore leur nom.» (Le Canada-Français, 4 mai 1900).

Comment a-t-on décrété rapidement qu’il s’agissait de Hurons ? Pourquoi pas des Abénakis, ou des Iroquois ? Qu’est-il advenu de ces ossements ?

Les photographies authentiques proviennent de la collection publiée dans le livre de Laurette Tardif, Eci Mihoian, publié chez Septentrion en 1991.