Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – L’histoire nous apprend l’étonnant comportement d’un incendiaire de Chambly en 1848. Voyons: «Les casernes de Chambly ont été incendiées l’été dernier (1847). D’après des renseignements fournis par un individu du nom de W. Boyd, un nommé Lapointe de Chambly, qui fut arrêté sous soupçon, est gardé en prison depuis ce temps». (La Minerve, 3 février 1848).
«Boyd est venu à Montréal pour servir de témoin dans le procès que Lapointe devait subir durant ce terme de la Cour criminelle». Or, rebondissement. «Un nommé Renaud qui, l’été dernier (1847), lors de l’incendie était au service de Boyd, a déposé contre lui. S’il a gardé le silence jusqu’à ce jour, c’est qu’il craignait que sa maison ne fut incendiée aussi. Mais enfin, sur l’avis pressant de son confesseur, Renaud a su empêcher la condamnation d’un innocent. L’infâme calomniateur, le vrai coupable Boyd est en prison». L’accusateur se retrouve accusé». Arroseur arrosé.
Caserne des soldats. Résidence Ducharme.
William-Henry Boyd (1805-1848), sergent démobilisé du 71e régiment, inn keeper, tenait hôtel et résidence au coin des rues Beattie et Bourgogne, tel qu’indiqué sur la carte de l’arpenteur Ostell en 1851.
L’emplacement, fort bien situé, servait depuis longtemps de buvette pour les militaires assoiffés de Sa Majesté. Mais en ces années 1840 «Cet ancien sergent d’un régiment, qui tenait la cantine des casernes, se plaignait souvent de l’absence de troupes à Chambly et il pensait qu’en incendiant les casernes, ce serait le moyen de faire revenir les soldats».
En effet, il ne se trouve à Chambly que quelques soldats du 71e régiment. Il sera remplacé en 1849 par un faible contingent du 23e régiment.
Après le décès de William-Henry Boyd en 1848, son épouse, Ellen Boyd (1803-1854) continuera à opérer le commerce (Alexis Mercille, 15 juin 1846. Paul Bertrand, 2 septembre 1847). Mais les casernes ne connaîtront plus l’afflux de troupes britanniques.
Photo du haut : Caserne des officiers Fresh Air Home