Qui connaît Michel Borne ?

 Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Un autre personnage inconnu de notre histoire de Chambly. Il est pourtant issu de la “grande” histoire. Michel Borne (1784-1853), marchand, 59 ans, exercera ses fonctions au canal de Chambly de novembre 1843 à octobre 1853. Embauché comme “collecteur” il tient le rôle du premier surintendant du tout nouveau canal, qu’on vient juste d’ouvrir à la circulation.

Michel Borne est né à Québec le 19 septembre 1784, fils de Georges Borne et de Françoise Letellier. Marchand et conseiller municipal à Québec, il avait épousé en premières noces Angélique Paquet, fille du cultivateur Jean-Baptiste Paquet et de Thérèse Denis, le 8 août 1808, à Notre-Dame-de-Québec.

«Michel Borne tenait une maison de pension à Québec, au no 14, rue Notre-Dame, près de l’église de la Basse-Ville. M. Lacasse l’occupe maintenant. »  (Le Canadien, 21 juin 1833).

Michel Borne possédait aussi une propriété à Saint-Denis-sur-Richelieu vers 1821, alors qu’il s’associe avec le marchand Olivier Chamard. (Édouard Mignault, 17 mai 1821). On lui connaît trois fils nés de son  premier mariage:

Louis-Eusèbe Borne, qui épousera Zélie-Élisabeth De Gaspé, fille de Philippe Aubert de Gaspé et de Suzanne Allison, à Notre-Dame-de-Québec, le 28 avril 1810.

Georges Borne, épousera Angélique Dufresnay à Notre-Dame-de-Québec, le 24 avril 1838.

Édouard Borne, pêcheur aux îles de la Madeleine. (Alexis Mercille, 29 octobre 1852, 31 octobre 1853).

Devenu veuf, Michel Borne épousera Charlotte Munro, veuve du médecin Joseph Leduc, à Notre-Dame-de-Montréal, le 22 février 1830. L’épouse était domiciliée à Sainte-Madeleine de Rigaud. Ces nouveaux mariés auront cinq enfants.

Il s’agit du même Michel Borne, qui avait été élu député de Rimouski en 1841. (Le Canadien, 15 mars 1841; L’Aurore des Canadas, 21 janvier 1843).

Il démissionnera de son poste le 15 décembre 1842 pour permettre à l’Ontarien Robert Baldwin (1804-1858) de se porter candidat dans cette circonscription. (Le Canadien, 23 janvier 1843, Adresse de Robert Baldwin aux électeurs de Rimouski).

La Montreal Gazette écrit : “C’est pitoyable. For to accept  the pikemanship of a canal, really appears a somewhat undignified mode of vacating a seat in the Legislature”. (Montreal Gazette, 1er juin 1843). On se rappelle que le Québécois Louis-Hippolyte Lafontaine, lui, s’était fait élire en Ontario dans le comté de York-Nord, à une semblable occasion.

M. Baldwin (est) invité par les électeurs de Rimouski à se porter candidat en remplacement de M. Borne. Résolu que cette assemblée verrait avec regret en tout autre temps Michel Borne, écuyer, le digne et honnête représentant du comté de Rimouski, résigner son siège au Parlement. Mais, prenant en considération les motifs qui l’engagent à remettre aux électeurs le mandat qu’ils lui avaient confié, cette assemblée approuve hautement sa conduite franche, loyale et désintéressée. (La Minerve, 23 janvier 1843 et l’élection, 9 février 1843).

Michel Borne, collecteur du canal, sera inhumé à Saint-Joseph-de-Chambly à l’âge de soixante et dix ans et un mois, le 22 octobre 1853. La Minerve écrivait:

«Décès à Chambly, le 19 courant, à l’âge de soixante et dix ans de Michel Borne, ci-devant marchand de Québec, ancien membre du parlement et, depuis dix ans, collecteur et surveillant du canal de Chambly. Il n’a été malade que quelques jours. Il laisse une épouse et six enfants. » (La Minerve 27 octobre 1853).

Nous ne possédons pas de photographie de Michel Borne.

Illustration du haut : Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Le bureau du surintendant, avril 1913.