La Souricière: Les apparences sont toujours trompeuses…

 André Corbeij

CHAMBLYLa Souricière, d’Agatha Christie détient le record de la pièce ayant été jouée le plus grand nombre de fois consécutives au même endroit. En 2012, elle avait franchi le cap de 25 000 représentations au St-Martin’s Theatre, à Londres.

Pas étonnant de voir les gens se précipiter à l’une ou l’autre de ces représentations, qu’importe le lieu où elle est présenté. Et Chambly ne fait pas exception à la règle. Samedi soir dernier, tous les sièges du café-théâtre avaient trouvé preneur afin de découvrir qui était le mystérieux meurtrier de la pièce, car même dans le texte original, la tirade finale enjoint les spectateurs à ne pas dévoiler l’identité du tueur…

L’histoire prend naissance avec l’annonce à la radio d’un crime commis à Londres. Le suspect serait vêtu d’un manteau, d’un chapeau mou et d’une écharpe claire… Au moment même où résonne cette annonce, des clients débarquent dans un manoir transformé en auberge.

Comme une tempête de neige fait rage le jour de l’ouverture, les pensionnaires et un voyageur, dont la voiture a été coincée par la neige, y seront confinés. Arrive alors l’inspecteur Trotter (Pierre Chainey), qui a pu se rendre à l’auberge en skis, pour prévenir les clients que le meurtrier présumé d’une femme à Londres, est soupçonné de vouloir se rendre à ladite auberge.

Plusieurs années auparavant, cette femme aurait été agréée comme famille d’accueil pour trois jeunes enfants auxquels elle aurait fait subir de mauvais traitements. Durant son séjour à l’auberge, une cliente, Madame Boyle (Sylvie Le Gal) est assassinée. Le meurtrier est donc sur place.

Fidèle au canevas qui fait son succès, Agatha Christie sème le doute dans l’esprit du spectateur en lui présentant de faux indices…jusqu’au la chute finale.

Les soupçons se portent d’abord sur Christopher Wren (Julien Manuel Audet), un jeune excentrique qui correspond à la description donnée de l’assassin. Mais il s’avère assez vite que le tueur peut être n’importe lequel des clients, voire l’un des propriétaires.

La relecture chamblyenne de cette pièce est fort intéressante. La distribution, composée principalement de comédiens amateurs bénévoles, réussis à offrir des personnages bien assez campés dans le somptueux décor du Manoir Monkswell et la mise en scène de Stéphanie Laurin assistée de Stéphane Messier est alerte.

Parmi les performances qui nous ont particulièrement interpellées, notons celle de Julien Manuel Audet dans la peau de l’excentrique Christopher Wren et Sylvie Le Gal, qui incarne une Madame Boyle huppée dans les règles de l’art.

La distribution est aussi bien soutenue par Pierre Chainey (Sergent Trotter), Marie-Josée Rivard (Mollie Ralston), Jérôme Harvey (Gilles Ralston), Gilles Gagné (Major Metcalf), Luc Fréchette (M. Paravicini) et Karine Cholette (Miss Casewell).

La Souricière tient l’affiche jusqu’au 10 février. Réservations et renseignements : 450-447-2953 ou www.cafe-theratredechambly.com

 

 

Photographies: André Corbeij©/Journal Le Montérégien