Stéphane Vigeant : L’homme caméléon !

André Corbeij

BELOEIL – Bye ! Bye ! Boss… on vit à une époque où les PME se multiplient à la vitesse de l’éclair. Jamais nous n’aurons autant vu des gens quitter un emploi qu’ils occupaient depuis longtemps pour créer leur propre entreprise. Si pour plusieurs, le défi annonce des jours de doute et de disette, il n’en demeure pas moins que le risque en vaut parfois la chandelle.

Parlez-en à Stéphane Vigeant qui, depuis bientôt 10 ans, a vu sa petite entreprise Les Animations de Stéphane Vigeant prendre de l’ampleur. Mais il y a eu loin de la coupe aux lèvres. Parcours d’un battant.

Le 11 septembre 2001 sera une date déterminante pour Stéphane. Occupant un bon poste dans de grandes entreprises comme informaticien-programmeur, il sent que le temps du changement est venu.

« Après les attentats, je me pensais en sécurité dans mon métier. J’ai tout remis en perspective pour questionner mon avenir. Il y a aussi qu’à 25 ans et au bout de 6 années à répondre nuit et jour pour faire du soutien technique, ma santé s’est progressivement dégradée. Je n’avais plus de sommeil et ma qualité de vie s’en ressentait. Je faisais aussi en parallèle du divertissement; du théâtre à Chambly, de la magie et des numéros de clowns dans les fêtes d’enfants. Je pense sincèrement que j’ai fait le bon choix en changeant de cap et choisir de faire ce qui me passionnait vraiment dans la vie. Mon métier n’est pas routinier et il me permet de me renouveler et surtout de travailler à mon rythme. Tous les personnages que je créer me permettent d’explorer une facette du jeu théâtral », explique Stéphane Vigeant.

Avant de fonder sa compagnie de divertissement, Stéphane Vigeant avait tenté de faire carrière comme comédien professionnel à Montréal. Il s’était donné 5 ans pour y arriver. « L’aventure n’aura pas été concluante, le milieu étant très opaque. J’ai logé des dizaines d’appels et réussi à décrocher quelques contrats de pubs ici et là, mais j’ai vite déchanté. Dans ce milieu, il y a souvent des favoris et des laissés-pour-contre. En juillet 2014, ça faisait depuis le mois de janvier que je n’avais pas décroché une seule audition. De l’autre côté, mes deux ou trois spectacles de magie commençaient à monter en popularité. J’ai donc choisi de suivre une autre voix et tirer sur la plogue des auditions», raconte Stéphane.

Stéphane fera ses premières armes en livrant aux quatre coins du Québec des cadeaux promotionnels remportés par tirage au sort. Cela lui permettra de tester son entregent auprès du public. Viendront ensuite les télégrammes chantés où il vivra quelques «aventures». «Une fois, en livrant un télégramme chanté dans une fête de filles qui étaient pompettes, on m’avait déjà demandé de me déshabiller !», lance Stéphane qui a déjà été demandé pour faire de l’animation avec son clown Bizou dans un salon funéraire lors du décès d’un enfant. Il a donc couvert tous les registres de sa profession.

Depuis 10 ans donc Stéphane Vigeant propose plusieurs formules et spectacles de divertissement d’une durée moyenne de 40 minutes où il est le principal acteur. «J’ai monté ma business graduellement, une pierre à la fois. Je travaillais dans plein de projets à la fois. En 2008, j’ai créé trois compagnies de théâtre. Le bouche-à-oreille et les médias sociaux m’auront permis d’étendre mon offre. Ce qui a aussi apporté la création de plusieurs nouveaux spectacles avec de nouveaux personnages à la demande des gens qui m’embauchaient. Je vois ça chaque fois comme un nouveau défi à relever», poursuit Stéphane.

Stéphane Vigeant

Les personnages

Au fil des ans, Stéphane Vigeant a créé pas loin d’une dizaine de personnages et plusieurs formats qui se sont ajustés aux demandes de sa clientèle. Le clown Bizou est le premier personnage créé voilà 25 ans par Stéphane Vigeant. Le personnage se décline également dans une version de Noël. Bob-Lent, le grand père clown qui outré par la vie moderne. Tout le dépasse. Il y a aussi Senteux, le pirate.

Bob-Lent

Fulbert Latrouille, le sorcier grincheux, que l’on pourra voir ce week-end de l’Halloween à la Ferme Guyon à Chambly. Monsieur Distingué, le magicien charmeur, Pizza Vinci, L’artiste peintre italien, Louis LXXVIII (prononcer 78), le prince charmant. Les ClowBoys, un duo de clowns magiciens en compagnie de Patrick Tardif, inspiré de l’univers du Farwest. Le clown désabusé Pistoff. Puis, il y a Stéphane Vigeant qui se présente lui-même sans maquillage ni costume avec ses tours de magie.

Au final, Stéphane Vigeant ne regrette pas sa décision de changer de voie et de suivre son instinct. «J’y trouve un petit quelque chose de thérapeutique, autant pour moi que pour mon public. Au-delà du rire et du sourire, mon désir d’émerveiller est omniprésent. Mon but ultime est de toucher, d’émouvoir les gens. Pendant un moment magique, les peines et les difficultés se transforment soudainement en joie, étonnement et surprise! De ces moments de plaisir et de complicité naissent de doux souvenirs qui, parfois, laissent leurs traces très longtemps dans nos cœurs», conclut-il.

Pour en apprendre un peu plus sur les personnages et les spectacles :

 https://stephanevigeantanimation.weebly.com/

Photographies : Courtoisie