Veux-tu bin m’dire c’est quoi des Voitures à travail croches ?

 Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Excusez cette expression tout croche. Mais nous avons au Québec des lacs Croche, des rivières Croche, des têtes croches, beaucoup de gens aux doigts croches, et des croches dans les chemins.  Mais qu’est-ce que des voitures à “travails croches” ? Hein ?

«Le conseil du comté de Verchères, à sa dernière séance tenue samedi dernier, en juillet 1889, a voté une résolution, comportant qu’à l’avenir, on devra l’hiver faire usage de la voiture à travails croches, sur toutes les routes publiques du comté. Voilà certes une sage décision et nous nous demandons s’il ne serait pas temps de faire la même chose dans le comté de Richelieu. L’entretien des chemins dans ce comté pendant l’hiver, entraîne beaucoup de travail et de dépenses et, malgré tout, les chemins laissent fort à désirer. Tandis que si l’on adoptait la mode des voitures à travails croches, on aurait de beaux chemins tout en réalisant une économie importante. Les habitants des comtés qui ont affaire à voyager et qui n’ont pas de ces voitures à travails croches, fatiguent beaucoup leurs chevaux et n’avancent que très lentement. (…) Comme la ville de Sorel est grandement intéressée à ce que cette amélioration se fasse, nous espérons que nos édiles prendront l’initiative du mouvement…»

Jean-Marie Proteau, menuisier de Chambly, s’engage à faire pour Pierre Provost une carriole bombée, ferrée, peinturée en souffre en dedans et en vert bouteille en dehors, avec son travail aussi peinturé et ferré, pour la somme de 90 livres de 20 sols. (François Leguay, 23 juillet 1802).

Télesphore Chartier, surintendant du canal, achète une sleigh léger (sic), peinte en vert et couleur de cerises, une sleigh de travail, un brancard; un waggon (sic) léger peint en noir, sans travail, et en mauvais ordre, et une robe de buffle.  (Charles-Gédéon Scheffer, 12 février 1859).

NDLR: Les travails d’une voiture hippomobile consisteraient en l’attirail servant à remorquer la voiture, différend des sièges et de l’abri. Le « travail » comprendrait, selon nous, le train,  ainsi que le bacul, le timon, les menoirs. Tout ce qui se situe entre l’attelage du cheval et le brancard. Ce terme serait un canadianisme rural.

Source: Le Sorelois, 19 juillet 1889, page 2).

Illustration: Internet.